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La Contribution
Alain VIDALIES dans la Presse
 
Le Monde du 12 juillet 2005 :
En France, au cœur des contributions socialistes : la crise du régime, une fiscalité élevée, un Etat fort
 

En France, au cœur des contributions socialistes :
la crise du régime, une fiscalité élevée, un Etat fort

 

Déchirés par le débat sur la Constitution européenne, les socialistes français cherchent une voie pour leur congrès du 18 novembre. Avant les motions sur lesquelles les militants voteront, ils ont présenté des contributions générales et thématiques.

Crise. Le constat est unanime. "Crise de la France" , "crise de régime" , voire même "crise morale" pour François Hollande, l'expression inonde tous les textes. Mais il existe une divergence. Et encore une fois, elle a pour théâtre l'Europe. Pour Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne et partisan du non, "la perte de légitimité du modèle néolibéral survient paradoxalement au moment où la moitié de la social-démocratie s'y est largement ralliée" . "Un gouffre béant, explique-t-il, est ouvert entre l'orientation dominante de la social-démocratie européenne et les exigences sociales majoritaires qu'elle devrait porter en Europe . Il contribue directement à l'état d'urgence politique que connaît le Vieux Continent" . Autre partisan du non, Alain Vidalies, député des Landes, dénonce lui aussi une "crise majeure de la social-démocratie" et estime que les succès de "Zapatero, -chef du gouvernement espagnol-, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt" . François Hollande réfute cette hypothèse : "Il n'y a pas de crise de la social-démocratie, un défaut de cohérence peut-être. Il y a des gouvernements qui réussissent, sur des orientations qui ne nous plaisent pas toujours, et d'autres qui échouent, comme Schröder, car ce qu'il a dit en 2002, il ne l'a pas fait dans son mandat."

Europe. Le traité constitutionnel est pour tous caduc et doit être renégocié. Laurent Fabius prône une "Constitution courte, simple, lisible en 2007" , qui permette notamment "la mise en oeuvre de coopérations renforcées au profit de la recherche, de la défense, de la fiscalité" . François Hollande suggère de reprendre "le proces sus et de reproposer un nouveau texte" .

Identité. Réformiste "depuis le congrès de Tours de 1920" , le PS s'interroge sur sa vraie nature. Radicale ? Social-libérale ? Entre les deux ? Pour les fabiusiens, "il existe un réformisme d'accompagnement" qui "se fonde sur une analyse fataliste des effets de la mondialisation" et "n'a pas de véritables moyens mais déjà un slogan : c'est mieux que si c'était pire" . "Cette vision pessimiste n'est pas la nôtre , affirme le courant de Laurent Fabius qui s'est donné pour nom "Agir à gauche". Nous lui préférons le réformisme de transformation" . Pour les représentants de Nouveau Parti socialiste, "il faut réorienter la ligne" du parti pour être "en phase avec notre base sociale" . Le maire de Lyon, Gérard Collomb, auteur d'un texte "socialisme et réalité" , veut partir de l'expérience de terrain des élus. Il cite Gramsci : "La crise, c'est quand le passé ne veut pas mourir et que l'avenir tarde à naître" . Des jeunes proches de Dominique Strauss-Kahn, Laurent Baumel, Olivier Ferrand, Gilles Finchelstein proposent un "réformisme radical" basé sur "l'égalité réelle des chances " et la redistribution. Pour Martine Aubry, "il y a une alternative au libéralisme : le socialisme ", le volontarisme, la laïcité et la solidarité. Seul, Jean-Marie Bockel, le maire de Mulhouse, plaide pour le social-libéralisme.

Fiscalité. François Hollande l'a annoncé : la protection des services publics impose "un niveau de fiscalité capable de financer les dépenses" . Plus personne ne réclame de réduire les impôts, bien au contraire. Le député Serge Janquin, membre de la direction et premier secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais, confiait dans les couloirs : "C'est le noeud de l'action politique. On ne pourra pas rester à 46 % d'imposition, il faudra plus pour réduire les inégalités" .

Etat. "Stratège" , ou "fort" , il est l'instrument de la réhabilitation du politique souhaitée par beaucoup. La fédération des Bouches-du-Rhône dont le texte était présenté par Jean-Noël Guérini, président du conseil général et sénateur, réclame "le retour à la puissance publique" illustrée par la nationalisation de la gestion et de la distribution de l'eau.

Contrat. La contractualisation est très en vogue au PS. Afin de favoriser une société du "plein emploi" , M. Hollande a présenté l'idée d'un "contrat de reclassement pour faire en sorte que chaque licenciement ne soit pas une exclusion" . Une illustration de la sécurité sociale professionnelle prônée dans de nombreux textes.

Sur un tout autre terrain, la direction du PS invite ses partenaires de gauche à signer un "contrat, un accord programmatique" au premier semestre 2006. M. Fabius parle d'un "pacte de législature et de changement" .


Isabelle Mandraud
Article paru dans l'édition du 12.07.05

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